Chère cousine

 

Chère cousine

 

J'ai toujours eu pour vous un profond respect et une grande considération.

La Sainte Bible autorise le veuf ou la veuve à se marier. Il ne commet aucun pêché dans un cas pareil, mais connaissant le Grand Amour que vous aviez pour mon cousin, j'ai prononcé ces paroles irréfléchies : « Vous ne comptez pas refaire votre vie ? » Sachez que je n'avais pas la moindre mauvaise idée et que je ne faisais aucune allusion à un éventuel mariage entre nous. Dans ma Religion, on ne se marie qu'avec les personnes qui pratiquent le même Culte.

 

Je tiens à ajouter qu'à deux ou trois reprises, en écoutant des gens qui parlaient en bien de vous j'ai dit : Jeannot a été béni. Dieu lui a donné une femme affectueuse, courageuse, altruiste et dévouée. Ce n'est pas une commère comme beaucoup d'autres femmes.

 

Je n'ai pas eu moi hélas, comme lui, la même bénédiction.

 

Chère cousine, je vous ai offensée sans le vouloir. Accordez, s'il vous plaît, le pardon à l'homme agé et malade. Je suis hospitalisé à domicile à cause de graves maladies incurables.

 

Sans chercher à vous influencer avec mes idées religieuses, sachez que bientôt le Christ interviendra dans les affaires humaines. Nos chers disparus seront ressuscités et nous pourront vivre avec eux éternellement dans le Réel Bonheur. - Saint Jean 5 : 26 -

 

Actuellement malade, exilé, loin de tous ceux que j'aime, je suis bien malheureux.

 

Chère Suzanne, que le Seigneur vous garde et vous console.

Recevez mes sincères sentiment affectueux, ne m'oubliez pas auprès de vos enfants, petits enfants, cousins et amis.

 

Jérôme